La Gestapo de Yayi Boni est en marche

LE "PETIT PALAIS"

(OU POLICE POLITIQUE A LA KEREKOU) REPREND-IL DU SERVICE SOUS LE POUVOIR DE YAYI BONI ?




De quoi s'agit-il ? Le lundi 21 janvier 2008, le Brigadier des Douanes Antonin M. SEKEDE en poste à la Direction Régionale des Douanes de l'Ouémé-Plateau (depuis le 19 janvier après seulement 2 ou 3 mois à la suite d'une affectation antérieure à Malanville en pleine année scolaire) a été invité par le Directeur du Cabinet Militaire du Président de la République - via le Directeur Général des Douanes James SAGBO - à se rendre à son bureau. L'interpellation était camouflée sous l'euphémisme "invitation" dans le message :

"Clair N°067/DIR/CAB/MIL/DGP/SA du 21/01/08" signé de l'Intendant Général de Brigade Robert GBIAN, précise « Dès réception présent message STOP Intéressé s'adresser au chef Division Gendarmerie Police STOP.

Prompte action votre part vivement souhaitée. STOP et FIN ».


Il faut noter également que le message manuscrit porte une annotation également manuscrite du DBP (entendre Directeur du Bureau Particulier du DG/Douanes) : «Notifier l'invitation à l'intéressé et me faire garder l'original» ; avec signature en date du 21 janvier.


L'ODHP a voulu savoir comment le message a été notifié au Brigadier SEKEDE. Alors, ce dernier a narré les faits suivants. Dimanche 20 janvier vers 11heures, il reçoit un coup de fil du Colonel SEZAN Charles, Directeur de la Gestion des Ressources à la Direction Générale des Douanes à Cotonou, l'informant que le Directeur Général demande sa présence à son bureau à Cotonou le lundi à 8 heures. Le 21 janvier comme dit, le brigadier SEKEDE se présente au bureau du DG/Douanes James SAGBO vers 9 heures. Ce dernier le fait attendre jusqu'à la fin de la réunion du Comité de Direction qu'il présidait. Vers 13 heures, le DG le reçoit. Il informe son invité que c'est le Cabinet Militaire de la Présidence qui le recherche. Il sort divers papiers volants du Comité Général de Lutte des Travailleurs de l'Administration des Douanes et Droits Indirects signés du Responsable dudit Comité qu'est le Brigadier SEKEDE. Il se saisit notamment de celui du 14 janvier 2008 dont il cite le passage : « Qu'en est-il des 13 milliards pris par Yayi Boni aux BOLLORE ? » et déclare que « c'est au sujet de ce passage qu'il est demandé. » Puis de dire entre autres que « l'affaire des 13 milliards a été déjà vidée par l'ADD qui a démenti avoir pris 13 milliards. » Et le brigadier de répliquer au DG que « le Chef de l'Etat n'a jamais répondu au peuple sur ce dossier ! » Ce que le DG admet. Après quoi, il téléphone au capitaine AGOSSOUNON (Chef de la Division Gendarmerie Police au Cabinet Militaire de la Présidence) en lui communiquant que le brigadier SEKEDE sera dans son bureau dans 30 mn. Poursuivant à bâtons rompus les échanges de propos, le DG demande au brigadier d'aller le voir après avoir répondu au Cabinet militaire pour qu'ils continuent l'entretien.



C'est le lieu de noter qu'avant cette interpellation, le quotidien "Le pays émergent " n° 005 du jeudi 17 janvier 2008 titrait à la Une : « Pour avoir diffamé le Chef de l'Etat, Le brigadier Antonin SEKEDE bientôt devant le Procureur » et de préciser à la page 3 : « Dans un communiqué du comité général de lutte des travailleurs de l'Administration des douanes et droits indirects en date du 14 janvier 2008, le Responsable dudit comité le brigadier Antonin M. SEKEDE accuse le Président de la République d'avoir pris 13 milliards aux Bolloré. Cette accusation qui, poursuit le journal, porte atteinte à la haute autorité annonce des sérieux ennuis à ANTONIN M. SEKEDE » avant d'ajouter : « De sources proches de la Présidence, le brigadier Antonin M. SEKEDE et sa clique répondront de leur accusation dans les tous prochains jours. Affaire à suivre … »
Voilà les faits.

Pour nous à l'ODHP, il apparaît là clairement de nombreux cas d'arbitraire :


Le DG de la Douane juge que c'est l'évocation de l'affaire des 13 milliards qui justifierait une interpellation par le Directeur du Cabinet Militaire parce qu'une telle affaire aurait été vidée par une simple déclaration de l'Alliance pour la Démocratie et le Développement (ADD), un regroupement de partis comprenant la RB de Rosine SOGLO, le MADEP de FAGBOHOUN, le PSD d'AMOUSSOU Bruno, le MAP de SEHOUETO, etc. A le suivre, tous les corrompus sont quittes dès lors qu'ils clament la main sur le cœur n'avoir rien volé. Vive l'arbitraire !

Or, cette question des 13 milliards a été posée directement au Président YAYI Boni et son ancien ministre des Finances KOUPAKI en même temps que la question de leur liaison avec le bradage du Port Autonome, de la SOBEMAP, etc. aux BOLLORE et autres BOUYGUES par les responsables de la CSTB à plusieurs reprises, sans aucune réponse du Chef de l'Etat à ce jour. Par ailleurs, d'autres organisations démocratiques de masse dont l'ODHP et aussi des organisations politiques comme le Parti Communiste du Bénin (PCB) veulent savoir ce qu'il en est des 13 milliards depuis que l'information a été faite par des journaux français.

Le Chef de l'Etat se tait et James SAGBO pense aujourd'hui qu'une simple dénégation de présumés bénéficiaires desdits fonds suffirait à effacer ce qui apparaît comme une haute trahison du peuple au plus haut sommet de l'Etat. Du coup, il rejoint le quotidien "Le pays émergent " qui parle de diffamation et annonçait depuis le 17 janvier de sérieux ennuis au Brigadier SEKEDE de la part de la présidence. On est en droit de demander si des journaux du genre, non contents de se vendre au Chef de l'Etat à coups de centaines de millions par semestre sur le dos du contribuable béninois, ne passent pas maintenant à l'incitation au meurtre de paisibles citoyens qui ont le droit de savoir comment on gère la chose publique.

La pratique arbitraire du journal "Le pays émergent " nous rappelle avec indignation les méthodes fascistes de la police politique sous Kérékou I avec ses services du "Petit Palais" où loge depuis 1996 (ironie du sort ???) le Cabinet Militaire de Kérékou II puis de YAYI Boni aujourd'hui.


L'ODHP prévient et dénonce avec vigueur le retour de l'arbitraire et de la torture qui apparaissent sous le pouvoir de YAYI Boni avec la complicité de journalistes à ordre et à gages, de responsables administratifs et de chefs militaires corrompus comme aux heures noires du Parti-Etat PRPB de KEREKOU et autres AZONHIHO que le peuple a combattu sans ménagement.


Elle exige l'arrêt de toute tracasserie administrative, politique et/ou policière contre le Brigadier des Douanes Antonin M. SEKEDE. Elle exige l'arrêt des violations des libertés politiques, notamment d'opinion et d'association.


Elle exige du Chef de l'Etat de faire cesser de telles pratiques de torture inacceptables pour lesquelles le Comité contre la torture de l'ONU demande à l'Etat béninois de revoir sa législation en vue de la conformer à la Convention contre la torture avec toutes les conséquences bénéfiques pour les citoyens. La réponse du Chef de l'Etat à la question des 13 milliards reste posée plus que jamais et la répression de citoyens à ce sujet reste une preuve de culpabilité du Président de la République tant qu'il n'aura pas démontré son innocence vis-à-vis des Béninois comme des journaux français qui ont donné la primeur de sa collusion avec les BOLLORE et autres BOUYGUES.

Fait à Cotonou, le 21 janvier 2008,
Pour le BE/ODHP
Le Président,
Signature illisible
Gustave Robert ANATO.-



23/01/2008
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