A l’initiative de l’association Nouvelle éthique de Joël Atayi Guèdègbé, Roger Gbégnonvi, Florent Couao-Zotti, Abbé André Quenum et d’autres auteurs de chroniques et de pensée ont débattu de la problématique du rôle des intellectuels au cœur des pouvoirs politiques. Au cours de ces débats riches en révélations, le nouveau ministre du président Boni Yayi, chargé de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales, Roger Gbégnonvi a reconnu la conscience qu’il a désormais des limites de sa liberté de pensée et d’opinion. Ce qui confirme les appréhensions de certains de ses contradicteurs dont Me Joseph Djogbénou, le modérateur des débats. Au nom donc de la solidarité gouvernementale et d’autres règles régissant la fonction de ministre, le professeur Gbégnonvi connu jusqu’au 02 novembre dernier pour ses «prises de position» reconnaît n’en avoir plus le droit maintenant qu’il est dans le feu de l’action. Or, estiment, Florent Couao-Zotti, André Quenum et d’autres intervenants, l’intellectuel devrait éviter de se trouver dans une position de ce genre où il sera privé de sa liberté d’opinion et de production de pensée nécessaire au développement d’une Nation. Mais le problème que n’auraient pas permis les débats d’aborder et qu’ont soulevé certains participants est le rapprochement de plus en plus évident entre la société civile et le pouvoir exécutif en place. ET c’est d’ailleurs ce qu’avait déjà noté l’écrivain béninois Couao-Zotti à travers certaines réflexions, chroniques et analyses du professeur Gbégnonvi depuis l’avènement du président Boni Yayi au pouvoir. Il assimile ce revirement du chroniqueur à la « danse du ventre » d’origine égyptienne et par laquelle les jeunes filles, renseigne-t-il tentent de s’exhiber.

Ludovic D. Guédénon