Yayi est vraiment un comédien : il créé des problemes au Bénin et cherche le Prix Nobel

La lettre du Continent N° 538 03/04/2008


BENIN


Boni Yayi missi dominici en Iran ?

Le président Thomas Boni Yayi avait caressé l'idée de jouer un rôle de médiateur des Occidentaux auprès de l'Iran. Washington y a mis son veto.


Après avoir été reçu le 13 mars à Dakar, en marge du sommet de l'OCI, par le président iranien Mahmoud Ahmadinejad - avec le ministre béninois Zul Kifl Salami (lire Who's Who p.8) -, le président Thomas Boni Yayi a accepté d'effectuer une visite de travail en Iran. Un projet qui a, selon nos informations, vivement déplu aux Américains qui ont immédiatement rappelé à Washington leur ambassadeur à Cotonou, Gayleatha B. Brown.

Panique à la présidence de la Marina : en visite au Bénin, plus précisément sur le seul aéroport de Cotonou, le 18 février, George Bush a en effet promis 307 millions $ au Bénin pour la période 2006-2011. Une vraie manne.

Aussi, le 13 mars, Thomas Boni Yayi a-t-il pris sa plus belle plume pour présenter "ses vifs regrets" au président iranien de ne pouvoir effectuer "comme initialement prévu dans un proche avenir" une visite dans "[son] grand et beau pays de la République islamique d'Iran". Le président béninois ne parle évidemment pas du "coup de règle" américain mais de la situation intérieure béninoise qui l'oblige "à différer ce déplacement".

Thomas Boni Yayi avait également envoyé une lettre à son homologue français, le président Nicolas Sarkozy, en lui annonçant sa visite de travail à Téhéran afin d'œuvrer en "faveur de la paix et de la non-prolifération nucléaire". A l'évidence, le président béninois entendait servir de "médiateur" entre l'Iran et les pays occidentaux.

Le président George W. Bush n'avait passé que trois petites heures à Cotonou, le 18 février, sans quitter l'enceinte de l'aéroport international. Ce "stop" a pourtant beaucoup inquiété le Secret Service de la Maison Blanche.

Selon nos informations, plusieurs semaines avant cette visite, les Américains ont d'abord adressé aux autorités béninoises une liste de 23 personnes qui seraient proches de la mouvance Al-Qaeda et qui se cacheraient au Bénin. Pas évident à les retrouver sur le grand marché de Dantokpa, à la frontière nigériane…

Un rapport secret américain, remis au président Thomas Boni Yayi, aurait établi qu'un commando de cinq personnes pouvait prendre le palais en 10 minutes le jour et en 6 minutes la nuit…

D'où le choix exclusif de l'aéroport pour la visite de Bush. Ensuite, Washington avait loué toutes les chambres du Sheraton qui donnaient sur l'aéroport le jour "J" de la présence du président américain. Sur l'aéroport, ont été installés des radars pour brouiller toutes les conversations téléphoniques et des chiens "US" - au flair "explosif" - ont circulé jour et nuit sur le tarmac longtemps avant l'arrivée de Bush. Suprême humiliation : à l'atterrissage du président à Cotonou, des militaires américains ont fouillé les membres de la haie d'honneur de la garde présidentielle béninoise.

La Maison Blanche avait par ailleurs fait savoir que les ambassadeurs… d'Iran, du Venezuela et de Cuba n'étaient pas les bienvenus dans le corps diplomatique appelé à saluer George Bush, comme il est de tradition lors de la visite d'un chef d'Etat étranger dans un pays. Embarrassés, les dirigeants béninois n'ont alors invité à la cérémonie que le doyen diplomatique… qui est l'ambassadeur de Russie : Vladimir Semenovitch Timotchenko.





© Copyright Indigo Publications.



02/04/2008
1 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 30 autres membres