Pauvre Willeandre Houngbedji : le changement est en marche

Écrit par La Nouvelle Tribune du 22/02/2008   

 

Un journaliste de La Nation interdit de production
(Une conséquence des articles critiques dérangeant le pouvoir)

 

 

Un journaliste du quotidien public d’information « La Nation » est depuis un mois retiré de la rédaction pour « nécessités de service » selon l’administration de l’Office national d’imprimerie et de presse (Onip). Mais les véritables raisons seraient selon les faits, liées à la volonté d’un conseiller du chef de l’Etat de mettre fin à la publication d’articles qu’il juge critiques à l’endroit de son maître.

 

 

De graves menaces pèsent sur la liberté de la presse au Bénin et les premières manifestations tangibles ont cours à « La Nation », quotidien national d’information édité par l’Office national d’imprimerie et de presse (Onip). Depuis le lundi 21 janvier dernier, Wilfried Léandre Houngbédji, journaliste et secrétaire de rédaction dans ledit journal a cessé d’appartenir à l’équipe de rédaction. Ainsi en a décidé le directeur général de l’Onip qui lui a signifié par une note de service, sa mise à la disposition  « du Chef Service de l’Agence de Communication de l’Office National d’Imprimerie et de Presse » pour nécessités  de service.

 

Mais les raisons réelles de la sortie du journaliste Houngbédji de l’équipe de la rédaction de « La Nation » sont ailleurs au regard des témoignages que font certains de ses collègues sur les échanges qu’il y a eus entre lui et un conseiller du chef de l’Etat d’une part et entre lui et le directeur général de l’Onip d’autre part. Il ressort donc de ces échanges que certains articles produits par le journaliste et jugés trop critiques ou sévères à l’endroit du président Boni Yayi et son régime par le conseiller ont coûté au journaliste des remontrances verbales de ce dernier qui dans un premier a réussi à faire interdire au journaliste la couverture médiatique des activités du chef de l’Etat.

 

Saisi du dossier par un niveau de décision qu’il aurait lui-même jugé de très haut, le ministre délégué chargé de la communication a amené les responsables de l’Onip et du journal avec qui il a eu une séance de travail après sa visite de travail  dans l’office le vendredi 18 janvier, à prendre la décision de faire sortir le journaliste qui dérange,  de l’équipe. Au-delà de ses analyses, commentaires et autres genres journalistes par lesquels il gêne le pouvoir en place, le journaliste Houngbédji serait soupçonné d’être en mission pour un homme politique dont il porte malheureusement  le nom.  Cette mise à l’écart constitue une dérive grave et une atteinte à la liberté de la presse au Bénin et davantage d’éléments seront apportés ultérieurement.

 

Ludovic D. Guédénon

 

Commentaires :  On regretterait Kerekou

 

Willeandre Houngbedji a ete un des rares journalistes a lancer son cyber journal dans la lutte contre la Revision de la Constitution sous Kerekou. Malgre tout, il devint membre du personnel du journal "La Nation" sous Kerekou. Son talent l'a vite propulse en haut de l'echelle de la Redaction. Le journal la Nation a ete tres apprecie sous Kerekou a cause de son attitude critique vis-a vis du pouvoir qui le ravitaille. Il jouait alors son role d'eveilleur de la conscience du peuple. On veut servir au peuple des salades preparees depuis la cellule de communivation de Tiburce Adagbe et les petits insolents de la Citadelle. C'est de bonne guerre qu'un Houngbedji a cause de son nom fasse si peur. D'ici une dizaine d'annees, les noms a recaler seront peut etre: Yayi, Adadja, Guidibi, Kogui, Adagbe, de Souza... La lecon est bien comprise.



24/02/2008
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